Vitrail de frère Eric, Eglise de la Réconciliation à Taizé
« Et si le temps » de l’Avent venait renouveler l’espérance en nous ? Non pas un optimisme facile qui ferme les yeux sur la réalité, mais cette espérance forte qui jette l’ancre en Dieu et qui permet de vivre pleinement dans l’aujourd’hui.
L’année chrétienne commence par l’Avent, le temps de l’attente. Pourquoi ?
Pour nous révéler à nous-mêmes l’aspiration qui nous habite et pour la creuser : le désir d’un absolu, vers lequel chacun tend de tout son être, corps, âme, intelligence, la soif d’amour qui brûle en chacun, du nourrisson jusqu’à la personne âgée, et que même l’intimité humaine la plus grande ne peut pas entièrement apaiser.
Cette attente, nous la ressentons souvent comme un manque ou un vide difficile à assumer.
Mais loin d’être une anomalie, elle fait partie de notre personne.
Elle est un don, elle nous conduit à nous ouvrir nous-mêmes, elle oriente toute notre personne vers Dieu.
(…) Savoir attendre…Être là, simplement, gratuitement. Se mettre à genoux pour reconnaître, même avec le corps, que Dieu agit tout autrement que nous l’imaginions.
Ouvrir les mains, en signe d’accueil. La réponse de Dieu nous surprendra toujours. En nous préparant à Noël, l’Avent nous prépare à l’accueillir.
Même si nous n’arrivons pas toujours à exprimer notre désir intérieur par des paroles, faire silence est déjà l’expression d’une ouverture à Dieu.
Pendant cette période de l’Avent, nous nous rappelons que Dieu lui-même est venu, à Bethleem, dans un grand silence.
Le vitrail de l’Annonciation, qui se trouve dans l’église de Taizé, fait voir la Vierge Marie toute recueillie et disponible, elle se tient en silence dans l’attente que se réalise la promesse de l’ange de Dieu. (…) .
La confiance est comme un petit grain de moutarde qui va croître et, peu à peu,
devenir le grand arbre du règne de Dieu où s’étend une « paix sans fin ».
La confiance sur la terre est un humble début de la paix.
Frère Aloïs, prieur de la Communauté de Taizé