Mettre en cohérence les valeurs et les actes
Depuis la loi de 2005, l’établissement s’est ouvert aux élèves handicapés. Il possède une classe ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire), mobilise, dans des classes ordinaires, une quinzaine d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et s’inscrit, depuis la rentrée 2019-2020, dans un nouveau dispositif, le Pôle inclusif d’accompagnement localisé (PIAL), visant à mieux prendre en compte les besoins éducatifs particuliers.
Dans le domaine de l’emploi des personnes handicapées, une étape vient d’être franchie avec l’arrivée de Louise.
Tous les ans, l’ensemble scolaire Largenté accueille des volontaires dans le cadre du service civique. En 2018, la jeune femme de 20 ans, autiste Asperger, postule pour une mission. Sa candidature, inattendue, déstabilise la direction. « Recruter une jeune femme autiste pour organiser des activités avec des élèves pose évidemment question. En nous proposant ses services, Louise nous a placés en situation de mettre en cohérence nos valeurs et nos actes. »
Une mission sur mesure
Lorsqu’elle se présente au directeur, la jeune femme n‘arrive pas seule. Elle est accompagnée par Cap emploi et par un service d’accompagnement médico-social. Les deux structures assurent l’établissement de leur appui dans le cadre de l’intégration de Louise. Un programme sur mesure est ainsi établi en prévision d’une mission d’une durée de 6 mois qui démarre en janvier 2019.
Passionnée de livres, Louise intervient sur un programme d’accompagnement individuel à la lecture en lien avec les enseignants de cours préparatoire et de CE1. La dimension individuelle de l’activité lui convient particulièrement. L’établissement a par ailleurs retenu sa proposition d’organiser en fin d’année un grand jeu, inspiré du jeu télévisé « Questions pour un champion », dont elle est une adepte. Elle assure toute la préparation de l’événement qui sera proposé à plusieurs classes (250 élèves).
Témoignage de M. Mayté
« Nous avons créé un besoin en l’intégrant dans l’établissement. Elle est aujourd’hui connue des élèves et apporte une valeur ajoutée certaine » observe Philippe Mayté. « Pérenniser son contrat aurait donc du sens à condition, évidemment, de mettre en place autour d’elle la bonne organisation de travail.
La candidature d’une personne comme Louise ne pouvait que nous interpeller. Nous revendiquons des valeurs, nous affichons une ouverture. En se présentant à nous, elle nous a conduits à traduire nos bonnes intentions dans les faits. Cela ne se fait pas sans réflexion, sans interrogations. Il faut bien mesurer ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. »